Témoignage de Christelle

 « Aujourd’hui, je me sens enfin apaisée » 

 Rencontre avec Christelle, ancienne bénéficiaire de Thermos Liège 

Gabriel (Thermos Liège) : Christelle, peux-tu me raconter ton parcours avant ton arrivée à Thermos ? 

Christelle : J’ai connu beaucoup d’épreuves. Pendant huit ans, j’ai subi des violences conjugales. J’étais dépendante affectivement, et je n’avais pas conscience d’être face à un pervers narcissique. À force, je me suis retrouvée dehors, sans logement. Cette période m’a aussi amenée à côtoyer de mauvaises personnes, et j’ai chuté : j’ai commencé à consommer de la cocaïne, ce qui ne me ressemblait pas du tout. 

Comment as-tu connu Thermos ? 

C’était en 2016. À l’époque, je vivais une situation difficile et j’ai été accueillie par Germain Dufour, que je remercie encore aujourd’hui. J’ai d’abord dormi dans une cabane, puis dans un lit d’urgence, avant d’avoir ma chambre. 

Ensuite, j’ai rencontré le papa de ma fille. Par la suite, j’ai dû affronter plusieurs logements insalubres, trois au total. 

Tu as traversé beaucoup de moments d’instabilité. Qu’est-ce qui t’a permis de rebondir ? 

Il y a eu un déclic. Après une agression, j’ai été hospitalisée deux mois à l’Odyssée. Là, j’ai compris que je devais me reconstruire. J’ai arrêté toute consommation et j’ai décidé de ne plus retomber dans les mêmes schémas. J’ai travaillé sur moi, sur ma force mentale. Chaque jour, je me fixais des petits objectifs. Quand je les atteignais, je me disais : « Aujourd’hui, tu avances. » 

Comment s’est passée ta réinsertion ensuite ? 

J’ai été suivie par le CVFE, et grâce à l’aide d’une assistante sociale, j’ai pu intégrer une maison à Malmedy. Je ne connaissais pas du tout, mais aujourd’hui, je m’y sens apaisée, bien dans ma peau. J’ai pu renouer des liens familiaux, et je regarde l’avenir plus sereinement. 

 Quels sont tes projets pour la suite ? 

 Mon grand projet, c’est de retrouver ma fille. J’aimerais pouvoir l’avoir au moins un week-end par mois, puis un peu plus petit à petit. J’aimerais aussi reprendre une activité bénévole, redonner un peu de ce que j’ai reçu. Et surtout, continuer à me construire, à profiter du moment présent. Je vis au jour le jour, “carpe diem”. 

 Comment as-tu vécu ton passage à Thermos ? 

Franchement, j’ai été très bien accueillie. Rien à voir avec d’autres structures. Ici, c’est familial. Les bénévoles sont à l’écoute, attentifs, respectueux. Que ce soit les jeunes ou les plus anciens, tout le monde te chouchoute, te conseille, t’encourage. On se sent coucouné, entouré. Et puis, il faut le dire : la nouvelle équipe est top ! Il y a de la structure, de l’écoute et une vraie proximité avec les bénéficiaires. Les bénévoles sont toujours disponibles, Manon est une super coordinatrice, toujours bienveillante et à l’écoute. On sent une belle cohésion d’équipe. Franchement, rien à dire : tout est bien organisé, bienveillant et humain. 

Qu’est-ce que tu dirais à une personne qui se retrouve aujourd’hui dans la rue ? 

Je lui dirais d’oser demander de l’aide, de parler. De noter tout, de se fixer des petits objectifs. Et surtout de ne pas se décourager. Il y a toujours une lumière quelque part, il faut juste accepter de la laisser entrer. 

« Je me sens enfin apaisée, dit-elle. J’ai traversé beaucoup de choses, mais maintenant, c’est moi qui décide de ma vie. » 

Aujourd’hui, Christelle prépare son nouveau départ avec sérénité. 

Témoignage recueilli par Gabriel.

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